« Du Biosourcé pour le Bâtiment en Hauts-de-France » : Ils prendront la parole !
La journée « Du Biosourcé pour le Bâtment en Hauts-de-France » approche. Organisé le jeudi 10 juin dans notre « Batlab » rue André Durouchez à Amiens, ce rendez-vous constitue une belle occasion pour rencontrer les experts du secteur. Une vingtaine d’exposants et leurs représentants vous accueilleront sur leurs stands pour échanger sur vos projets et vous présenter leurs dernières innovations « vers la massification des solutions biosourcées pour la construction et la rénovation ».
La journée sera rythmée par une multitude d’ateliers de démonstration sur les différents systèmes constructifs et par 6 conférences aux thématiques inspirantes : les clés de succès d’un chantier en matériaux biosourcés, leur assurabilité, leur intérêt dans le cadre de la RE2020, leur insertion dans la commande publique, et des exemples de réussite de structuration de filière au travers des filières isolants bois et béton de chanvre. Pour animer ces temps forts, nous avons invité des acteurs référents qui prendront la parole pour vous informer et dialoguer. Voici un avant-goût de leurs interventions !
Lucas Giard, directeur du Pôle Bâtiment de la société coopérative EVEA, qui interviendra à 16h00 pour la Conférence 5 : « Ecoconcevoir un bâtiment : place des matériaux biosourcés »
« Quel intérêt des éco-matériaux ? Pour quels usages ? Quel bilan environnemental ? Nous nous posons beaucoup de questions autour de l’écoconception d’un bâtiment. Elles sont légitimes.
Je commencerai donc cette présentation en faisant un focus sur les matériaux biosourcés dans les bâtiments. Des spécificités méthodologiques leur sont appliquées, comme le stockage du carbone lors de leurs cultures ou la réémission de ce même carbone en fin de vie. Je me baserai sur des exemples issus de FDES (fiches de déclarations environnementales et sanitaires) pour illustrer ces éléments.
J’introduirai également certaines évolutions prévues dans la nouvelle règlementation environnementale RE2020, comme la notion d’ACV dynamique car dès le 1er janvier prochain, les maîtres d’ouvrages comme les maîtres d’œuvres devront s’en saisir.
Connaître les ressorts de cette norme et la façon dont les éco-matériaux peuvent répondre à certaines de ses futures problématiques est essentiel : c’est ce que nous nous efforcerons de faire avec le CODEM au cours de cette conférence ».
Yannick Champain, Atelier d’architecture environnemental Vivarchi, qui interviendra à 11h00 pour la Conférence 2 : « avantages différenciants des matériaux biosourcés »
« Certains s’y sont mis il y a quelques mois seulement, notre atelier a fait le choix des matériaux biosourcés depuis de longues années que ce soit pour la construction ou la rénovation. Nous utilisons ainsi le chanvre, le lin, la paille, la terre, les matériaux de remploi ou encore les bois locaux. C’est cette expérience que je souhaite partager au cours de mon intervention.
Le but est d’appréhender chaque matériau et chaque technique pour en comprendre au mieux ses qualités et ses avantages. C’est ce qui explique ensuite les choix selon les différents projets. A travers mon éclairage, je développerai donc les qualités de ces matériaux, en particulier :
– les qualités isolantes hiver et été
– la régulation de l’hygrométrie
– l’inertie thermique (qualités pour le confort d’été)
– les productions locales
– les faibles besoins énergétiques de production
– la valorisation de coproduits agricoles et sylvicoles
– la recyclabilité et réutilisation possible
– l’économie sociale et solidaire
– leurs réponses à des avis techniques ou des règles professionnelles.
Sur ces bases, nous expliquerons comment nous choisissons l’une ou l’autre technique, en fonction des spécificités des projets. Cela soulignera le fait que l’écoconstruction est un domaine fort d’innovation. »
Romain Hannedouche, chargé de mission en éco-construction à la DREAL Hauts-de-France, qui interviendra à 10h00 lors de la Conférence 1 : « Les matériaux biosourcés dans le contexte de la RE2020 et la commande publique ».
« Comment s’y retrouver dans le maquis des réglementations évolutives françaises ? Pas facile ! Je vous propose donc de faire le point sur chacune d’entre elles : loi de transition énergétique pour la croissance verte (LTECV) de 2015, expérimentation E+C- fin 2016, loi ELAN de 2018, pour en arriver à la toute dernière RE2020 dont l’application est attendue pour janvier prochain.
Durant ma présentation, je vous décortiquerai spécifiquement cette nouvelle réglementation environnementale, ce qu’elle implique, ses nouveautés, ce qui change. Jusqu’à présent, la réglementation thermique issue du Grenelle de l’environnement, la RT2012, ne prenait en compte que la performance énergétique des bâtiments. La RE2020 va bien plus loin : production des matériaux de construction, transport, chantier, exploitation du bâtiment et fin de vie, l’ensemble du cycle doit être pris en considération pour réduire l’impact carbone du bâtiment, secteur qui est responsable d’environ 25% des émissions de CO2 de notre pays. Ce changement majeur vaudra bien quelques explications !
Cette conférence sera ainsi l’occasion de développer les différents axes de la nouvelle réglementation et d’expliquer ses conséquences pour les maîtres d’œuvre et maîtres d’ouvrage. Car oui, il va falloir vous habituer aux matériaux biosourcés. S’ils ne sont pas l’unique solution bas carbone des systèmes constructifs, ils pourraient s’avérer indispensable à l’avenir. Alors autant bien les utiliser ! »
Daniel Daviller, Directeur général délégué BCB Groupe Lhoist et vice-président de l’association Construire en Chanvre, qui interviendra à 17h00 lors de la Conférence 6 : « Exemple de réussite industrielle française ».
« La maison des Trois Petits Cochons, c’est fini ! Si vous aviez encore des doutes sur les constructions en matériaux biosourcés, je tenterais de vous démontrer qu’ils n’ont plus lieu d’être, tant la filière chanvre s’est professionnalisée. Mon intervention s’articulera ainsi autour de deux axes.
Le premier est mon retour d’expérience associative. Quand nous avons créé Construire en Chanvre en 1998, nous étions des pionniers. Plus de 20 ans plus tard, la France est devenue référente en la matière grâce à des règles que nous avons bâti avec la filière et l’ensemble des professionnels. Ces règles sont désormais reconnues mondialement. Quand l’Australie, le Danemark ou Israël utilisent du béton de chanvre pour leurs systèmes constructifs, c’est aux normes françaises que ces pays se réfèrent. Il y a encore quelques années, les gens riaient à l’évocation du chanvre. Désormais, nous sommes crédibles, et je détaillerai pourquoi.
Le deuxième axe que je développerai au cours de cette conférence de la journée « Du Biosourcé pour le Bâtiment en Hauts-de-France » sera l’intérêt de ces matériaux pour une entreprise comme la mienne. En tant que centre d’expertise chaux pour la construction, nous faisons tout pour développer le marché français, car tous les feux sont au vert. Jusqu’à l’année dernière, on a toujours beaucoup de notions de confort, d’écologie, mais cela restait diffus. Aujourd’hui les produits biosourcés proposés ont considérablement changé : on ne parle plus d’émissions de CO2 mais de solutions de captation carbone ou de stockage. La logique est totalement inversée, c’est que je compte expliquer aux maîtres d’œuvres et maîtres d’ouvrage qui seront présents. Les vieux modèles sont devenus obsolètes. Et s’ils souhaitent agir, nos matériaux permettent d’apporter une réponse compatible avec leurs exigences.
Enfin, cette filière a un avantage énorme : elle fait revenir localement la main d’œuvre autour de la production, de la transformation et de la mise en place. Plutôt que d’importer de la laine de verre de Chine, tout le monde y gagne ! »
– Franck Mac Farlane de Maisons et Cités
– Frédéric Cousin de Toerana Habitat
– Nicolas Cavalier-Caron de Verspieren
– Anne-Lise Gillet de la Mutuelle des Architectes Français
– Jérémie Boucher de Soprema